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Numérique éducatif « en priorité du libre » : le Syntec gronde et se trompe, pan sur le bec !

Le Sénat examine cette semaine le projet de loi sur la refondation de l’école.

L’April se réjouit d’une modification, apportée par la commission culture, éducation et communication, à l’article 10 qui donne la priorité au logiciel libre et aux formats ouverts dans le futur service public du numérique éducatif.

Le nouveau texte indique que : « Ce service public utilise en priorité des logiciels libres et des formats ouverts de documents. » 642-104 dumps

Les représentants des éditeurs (privateurs ?) ont immédiatement réagit :

-Le Syntec numérique qui se présente comme « 1er syndicat professionnel de l’écosystème numérique français » et l’AFINEF  :http://www.syntec-numerique.fr/content/numerique-educatif-et-pedagogique-les-professionnels-du-numerique-interpellent-le

Ils remettent en cause cette modification au nom d’une prétendue neutralité technologique et d’une possible illégalité. Ce serait même « inconstitutionnel ». Selon eux le Gouvernement aurait émis un avis défavorable.

C’est faux. Trois affirmations, trois erreurs :

-> Ce type de clause est parfaitement légale, et a d’ailleurs été validée par le Conseil d’État dans sa décision du 30 septembre 2011 (affaire Picardie, ENT libre). C’est une jurisprudence : http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Textes/Jurisprudence/CE-350431-region-picardie-logiciels-libres.htm 642-432

-> Seuls des formats ouverts et logiciels libres pour le service public du numérique éducatif permettent de garantir l’égal accès de tous à ce futur service. La vraie neutralité est là.

->Contrairement à ce qui est affirmé, le gouvernement n’était pas présent en commission et n’a pas pu émettre un avis défavorable. Il semble d’ailleurs même soutenir cette démarche vu l’amendement qu’il a lui-même déposé : http://www.senat.fr/amendements/2012-2013/569/Amdt_437.html

Il y aurait au moins deux choses à faire :

Faites circuler dans vos réseaux sociaux ou non le texte suivant qui synthétise tout : http://www.april.org/education-le-senat-demande-que-le-service-public-du-numerique-educatif-utilise-en-priorite-logiciels-libres

Si vous connaissez des adhérents « entrepreneurs du libre » de ces syndicats, cela pourrait être bien qu’ils les questionnent en interne (ont-ils d’ailleurs été consulté ?) ou qu’ils en tirent éventuellement les conséquences.

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4 comments for “Numérique éducatif « en priorité du libre » : le Syntec gronde et se trompe, pan sur le bec !

  1. JB
    27 mai 2013 at 7 h 20 min

    Est-il nécessaire d’enfoncer le clou en favorisant strictement et absolument le logiciel libre ? Il faudrait probablement se réveiller et essayer d’avoir une vision moins partiale et idéologique, et un peu plus concrète.
    1) Le logiciel libre dans le domaine très particulier des Environnements numériques de travail – ENT (puisqu’on parle d’éducation et de numérique) est devenu depuis plusieurs années l’apanage de quelques SSII qui, faute de collaboration (intérêt économique important), ont complètement vidé de sa substance le principe du libre de certaines solutions avec de nombreux fork.
    2) Le temps où la vision idéologique l’emportait est révolu, le libre ne signifie pas gratuit, bien au contraire (et ça les DSI et direction de l’édu en sont conscient). L’aspect du coût est un élément différenciant important à ce jour pour les porteurs de projets. Les futures et potentielles économies que la collaboration autour du libre promet sont (trop) lointaines. Les budgets des porteurs de projets sont de plus en plus tendus, il s’agit de trouver un équilibre entre réussite d’un projet par le développement des usages et coûts. Les usagers vont-ils rester davantage sur une solution parce qu’il est libre ? Non, ils y resteront parce qu’il est ergonomique, facile d’utilisation, fonctionnel… Mettons ces besoins en regard des compétences et des contraintes des enseignants dans leur environnement de travail.

    Peut-être faudrait-il davantage insister sur le principe de formats ouverts ?
    Et là, qui a dit que les solutions propriétaires ne les respectaient pas ?

  2. Plop
    27 mai 2013 at 13 h 54 min

    Un gros soucis aussi dans ce communiqué c’est que libre ou pas, ce n’est pas question de neutralité technologique ! Basiquement ce sont les mêmes technologies que ce soit en libre ou propriétaire. Ils confondent neutralité technologique avec neutralité juridique. C’est donc une forme d’intox. Le libre n’est pas une affaire de technologie mais une affaire de droit (et surtout d’éthique).

    Alors, oui, choisir du propriétaire ce n’est pas neutre juridiquement et l’EN doit absolument l’éviter.