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Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?

Cet article est le fruit d’une traduction collaborative menée via la liste linuxedu sur un framapad.

Le titre original est : « Why Microsoft Word must Die? ». Son auteur Charles Stross est un écrivain britannique de science fiction. Très connu dans le milieu de la science fiction et du fantasy, il a obtenu plusieurs prix dont le prix Hugo.

Avant de pouvoir traduire son texte, nous lui avons demandé son autorisation ainsi que la licence qu’il souhaitait poser. Le texte suivant est donc en CC-BY-SA-NC. Un grand merci à lui pour sa réactivité et surtout cet article très intéressant.

En tant qu’enseignants, nous ne pouvons que recommander cette lecture. On entend parfois comme argument que le système éducatif doit former à Word car c’est ce qui est présent dans le monde professionnel. Ceci est une véritable insulte à nos missions. Cela signifie que la qualité de notre enseignement est pauvre au point que nos élèves soient incapables de pouvoir s’adapter à divers contextes logiciels ! Notre rôle est de les former à une classe de logiciel pas à un « outil » particulier aussi bon ou aussi mauvais soit-il. Vu les programmes actuels, peu d’élèves sortent en sachant utiliser correctement un traitement de texte. Le paradigme de la machine à écrire améliorée perdure.

Texte original : http://www.antipope.org/charlie/blog-static/2013/10/why-microsoft-word-must-die.html

Je hais Microsoft Word. Je veux la mort de Microsoft Word. Je hais Microsoft Word avec une passion ardente et enflammée. Je hais Microsoft Word à la manière dont Winston Smith haïssait Big Brother [NdT http://fr.wikipedia.org/wiki/Winston_Smith]. Et, de manière alarmante, nos raisons ne sont pas si différentes…

Microsoft Word est un tyran pour l’imagination, un dictateur mesquin, sans imagination et inconséquent qui est mal adapté à une quelconque utilisation créative par un écrivain. Pire : Il est en situation de quasi-monopole, dominant l’univers des traitements de texte. Son statut quasi monopolistique envahissant a fait un lavage de cerveaux aux développeurs de logiciels, à un point tel que peu d’entre eux peuvent imaginer un traitement de texte comme autre chose qu’une pâle copie du Monstre de Redmond. Mais qu’est-ce qui ne va pas exactement ?

J’utilise des traitements de texte et des éditeurs de texte depuis environ 30 ans. Il y eut une époque, avant la domination de Microsoft Word, où plusieurs paradigmes radicalement différents pour la préparation et le formatage de texte étaient en compétition dans un marché ouvert des idées. L’une des premières combinaisons, particulièrement efficace, était l’idée d’avoir un fichier texte, contenant des commandes imbriquées ou des macros, qui pouvait être édité avec un éditeur de texte pour les programmeurs (comme ed ou teco, ou plus tard vi ou emacs) puis alimenter divers outils : vérificateurs d’orthographe, correcteurs de grammaire, et des outils de mise en page tels que scribe, troff ou latex qui produisaient une image binaire de la page pouvant être envoyée à une imprimante.

Ces outils étaient rapides, puissants, élégants et extrêmement exigeants vis-à-vis de l’utilisateur. Quand les premiers ordinateurs personnels 8 bits apparurent (pour l’essentiel, l’Apple II et l’écosystème concurrent CP/M), les programmeurs tentèrent de développer un outil hybride, appelé traitement de texte : l’édition se faisait à l’écran et masquait à l’auteur les commandes compliquées et rébarbatives destinées à l’imprimante, en les remplaçant par une mise en surbrillance et en ne les affichant que lorsque que l’auteur demandait au logiciel de « montrer le code ».

Des logiciels comme WordStar ont ouvert la voie, jusqu’à ce que WordPerfect prenne le marché au début des années 1980 en introduisant la possibilité d’éditer simultanément deux fichiers ou plus, en scindant l’affichage à l’écran.

Puis, vers la fin des années soixante-dix et le début des années quatre-vingts, des groupes de recherche au MIT (l’Institut Universitaire de Technologie du Massachusetts à Boston) et au centre de recherche de Xerox à Palo Alto en Californie ont commencé à développer des outils qui ont étoffé l’interface graphique de l’utilisateur des stations de travail comme le Xerox Star et, plus tard, l’ordinateur Macintosh et Lisa  – et finalement l’imitateur nouveau venu Microsoft Windows. Une guerre éclata puis fit rage entre deux factions.

Une faction voulait prendre le modèle classique des codes imbriqués dans un ficher, et l’améliorer pour un affichage graphique : l’utilisateur sélectionnait une section de texte, le marquait « italique » ou « gras », et le traitement de texte injectait le code associé dans le fichier puis, au moment d’imprimer, modifiait le rendu graphique envoyé à l’imprimante à cette phase-là du processus.

Mais un autre groupe voulait utiliser un modèle beaucoup plus puissant : les feuilles de style hiérarchiques. Dans un système à feuilles de style, les unités de texte — mots ou paragraphes — sont étiquetées avec un nom de style regroupant un ensemble d’attributs qui sont appliqués à ce morceau de texte lors de l’impression.

Microsoft était au début des années 80 une entreprise de développement logiciel, surtout connue pour son interpréteur BASIC et le système d’exploitation MS-DOS. Steve Jobs approcha Bill Gates en 1984 pour écrire des applications pour le nouveau système Macintosh, et il accepta.

L’un de ses premiers travaux fut d’organiser le premier véritable traitement de texte WYSIWYG pour un ordinateur personnel – Microsoft Word pour Macintosh. La controverse faisait rage en interne : devait-on utiliser les codes de contrôle ou bien les feuilles de style hiérarchiques ?

Finalement, le verdict tomba : Word devrait mettre en œuvre les deux paradigmes de formatage. Bien qu’ils soient fondamentalement incompatibles et qu’on puisse tomber dans une confusion horrible en appliquant un simple formatage de caractères à un document à base de feuille de style, ou vice versa. Word souffrait en réalité d’un vice de conception, dès le début – et cela n’a fait qu’empirer depuis.

Entre la fin des années 80 et le début des années 90, Microsoft est devenu un mastodonte en situation de quasi-monopole dans le monde du logiciel. L’une de ses tactiques est devenue bien connue (et redoutée) dans l’industrie : adopter et étendre (NdT: il y a l’idée du « baiser de la mort » : étreindre pour mieux étouffer).

Confronté à un nouveau type de logiciel à succès, Microsoft rachetait l’une des entreprises à la pointe du secteur et déversait alors des moyens pour intégrer le produit à son propre écosystème Microsoft, si nécessaire en abaissant ses prix pour éjecter ses concurrents du marché. La croissance de Microsoft Word s’est faite par l’acquisition de nouveaux modules : publipostage, correcteurs orthographiques et grammaticaux, outils de chapitrage et d’index (http://fr.wikipedia.org/wiki/Idéateur).

Toutes ces entreprises étaient des sociétés artisanales dynamiques, formant une communauté prospère d’éditeurs de produits concurrents qui tous luttaient pour produire de meilleurs logiciels qui leur permettaient de cibler leurs parts de marché. Mais Microsoft s’est infiltré dans chaque secteur et a intégré un par un les concurrents à Word, tuant de fait la concurrence et étouffant l’innovation. Microsoft a tué les outils d’index et de chapitrage sur Windows, a stoppé net le développement du correcteur grammatical, a étouffé celui des correcteurs orthographiques. Il existe un cimetière entier d’écosystèmes jadis prometteurs, et il s’appelle Microsoft Word.

Alors que le logiciel se développait, Microsoft déploya sa tactique « Adopte et étend » [NdT : https://fr.wikipedia.org/wiki/Embrace,_extend_and_extinguish] en vue de rendre les mises à jours incontournables, rendant ainsi les utilisateurs de Word captifs, par le biais de mutations constantes du format de fichier utilisé. Les premières versions de Word étaient interopérables avec ses rivaux comme Word Perfect, elles pouvaient importer et exporter dans les formats de fichier des autres logiciels. Mais au fur et à mesure que la domination de Word devenait établie, Microsoft a à plusieurs reprises modifié son format de fichier – avec Word 95, Word 97, en 2000, encore en 2003 et plus récemment encore.

Chaque nouvelle version de Word utilisait par défaut un nouveau format de fichier qui n’était plus reconnu par les versions précédentes. Pour échanger des documents avec quelqu’un d’autre, vous pouviez tenter d’utiliser le format RTF — mais la plupart des utilisateurs professionnels occasionnels ne prenaient pas la peine de regarder les différents formats du menu « Enregistrer sous… », et donc si vous deviez travailler avec d’autres, vous vous trouviez dans l’obligation de payer régulièrement la dime Microsoft même si aucune nouvelle fonctionnalité ne vous était utile.

Le format de fichier .doc a lui aussi été délibérément rendu opaque : au lieu d’un document interprétable contenant des métadonnées de formatage ou de macros, c’est en fait l’image mémoire des structures de données logicielles qu’utilise Word, avec les adresses pointant sur les sous-routines qui fournissent les données de formatage ou celles des macros. Et la « sauvegarde rapide » aggrava encore la situation en ajoutant un journal des différents changements à l’image mémoire du programme.

Pour analyser un fichier .doc vous devez virtuellement réécrire un mini Microsoft Word. Ce n’est pas un format de fichier contenant des données : c’est un cauchemar ! Au 21e siècle, ils ont essayé d’améliorer le tableau en le remplaçant par un schéma XML… mais ils n’ont réussi qu’à ajouter à la confusion en utilisant des balises XML qui se réfèrent à des points d’entrée de fonctions dans le code de Word, au lieu de décrire la structure sémantique réelle du document. Difficile d’imaginer qu’une multinationale telle que Microsoft, aussi importante et (habituellement) gérée avec compétence puisse commettre accidentellement une telle erreur…

Cette obsolescence programmée n’a pas d’importance pour la plupart des entreprises, dans lesquelles la durée moyenne de vie d’un document est inférieure à six mois. Mais d’autres domaines réclament la conservation des documents. En droit, en médecine ou encore en littérature, la durée de vie d’un fichier se compte en décennies si ce n’est en siècles. Les pratiques commerciales de Microsoft vont à l’encontre des intérêts de ces utilisateurs.

D’ailleurs Microsoft Word n’est même pas facile à utiliser. Son interface alambiquée, baroque, rend difficile ce qui est simple et quasi impossible ce qui est difficile. Ceci garantit la sécurité de l’emploi pour le gourou, mais pas la transparence pour l’utilisateur éclairé et intuitif qui souhaiterait simplement se concentrer sur son travail et pas sur l’outil avec lequel la tâche doit être accomplie. Word impose à l’auteur sa propre conception de la façon dont un document doit être structuré, une structure bien plus adaptée aux lettres commerciales et aux bilans (tâches pour lesquelles il est utilisé par la majorité de ses utilisateurs).

Ses outils de vérification et de suivi des modifications sont baroques, truffés d’erreurs et ne conviennent pas à un vrai travail collaboratif de conception d’un document ; ses possibilités de chapitrage et de notes sont piteusement primitives face aux besoins d’un écrivain ou d’un thésard. Quant aux recommandations à l’emporte-pièce de son correcteur grammatical, elles pourraient n’être qu’amusantes si les tournures commerciales qu’il impose, dignes d’un potache besogneux, n’étaient désormais si largement répandues.

Mais ce n’est pas pour cela que je veux la mort de Microsoft Office.

La raison pour laquelle je veux sa mort est que, tant que celle-ci ne sera pas arrivée, on ne pourra éviter Word. Je n’écris pas mes romans avec Microsoft Word. J’utilise toute une palette d’autres outils, depuis Scrivener (un logiciel conçu pour la structuration et l’édition de documents composites qui est à Word ce qu’un environnement de développement intégré est à un éditeur de texte rudimentaire) jusqu’à des éditeurs de texte classiques comme Vim. Mais d’une façon ou d’une autre, les principales maisons d’édition se sont laissé intimider et persuader que Word était l’incontournable clef-de-voûte des systèmes de production de documents.

Pire, cette prédominance nous rend aveugles aux possibilités d’amélioration de nos outils de création de documents. On nous a imposé presque 25 ans d’immobilisme, j’espère que nous trouverons bientôt quelque chose de mieux pour le remplacer.

16 comments for “Pourquoi Microsoft Word doit mourir ?

  1. 15 novembre 2013 at 8 h 48 min

    Merci beaucoup pour cette traduction.
    Une faute de frappe :
    s/Un grand merci à lui pour sa récativité et surtout cet article très intéressant./
    /Un grand merci à lui pour sa réactivité et surtout cet article très intéressant./

    • admin
      15 novembre 2013 at 10 h 14 min

      Merci, c’est corrigé !

  2. Gajda
    15 novembre 2013 at 9 h 27 min

    Bien vu. A quand la fin du monopole imposé de Microsoft (La suite est offerte aux enseignants) ?????

  3. demigne
    15 novembre 2013 at 10 h 32 min

    pourquoi microsoft a le monopole, tout simplement ,il est le seul à avoir des outils efficace,puissant,reconnu par tous et surtout complet, après si des personnes ne savent pas enregistrer
    des fichiers dans un bon format, des tutoriaux existe….

    • admin
      15 novembre 2013 at 10 h 43 min

      Cet article explique exactement pourquoi ce serait un leurre de croire que justement c’est le « seul à avoir des outils efficace,puissant,reconnu par tous et surtout complet ». Au delà de cela, il insiste bien sur les mauvaises pratiques induites qui sont difficilement modifiables par de la formation… car souvent la « formation » les renforce. C’est tout le problème des formations axées sur les « outils ». On le retrouve dans les établissements scolaires avec le B2i où très peu d’élèves sortent en sachant utiliser un traitement de texte correctement (feuilles de styles par exemple). Croire que c’est une machine à écrire améliorée, montre bien qu’ils ne savent pas s’en servir. idem parfois avec des adultes.

      Pour ce qui est des formats, il faudrait absolument selon nous que dans un contexte éducatif, il y ait une directive claire pour que soit utilisé un format ouvert et normalisé 🙂 l’Ecole dite numérique est balkanisée par des formats propriétaires et fermés.

      • Chosson J-Marie
        18 novembre 2013 at 21 h 07 min

        La circulaire Ayrault de septembre 2012 et le RGI référentiel général d’interopérabilité ne sont-ils pas de bonnes bases pour faire avancer ces deux aspects, dans les administrations d’Etat en général, et dans l’éducation nationale en particulier ?
        Cordialement

    • mimoq
      19 novembre 2013 at 22 h 07 min

      Microsoft a eu le monopole par un jeu d’opportunités qui lui ont été favorables. Il a été choisi par IBM pour ses nouveaux ordinateurs appelés PC qui, à la grande surprise d’ailleurs d’IBM même, ont rapidement gagné en popularité (prix réduits et ouverture qui ont permis l’émergence d’un véritable écosystème autour). Microsoft est montée en puissance grâce au PC. Il a gagné grâce une véritable puissance économique grâce à eux. Puissance économique qui lui a servi pour asseoir sa position dominante. D’abord par le biais de MS-DOS, puis par celui de MS-Windows, il a su imposer ses produits, le tout combinés par un talent marketing reconnu. Si, effectivement, il su, tout de même, sortir des produits de qualités (on peut prendre l’exemple des premières version d’Excel ou encore plus récemment les kinect), ces derniers restent tout de même marginaux comparés aux produits concurrents. Malheureusement, il a réussi à tuer bon nombre de sociétés innovantes que beaucoup, empêtrés dans le monde Microsoft, n’ont même pas eu connaissance.

    • aegir
      21 novembre 2013 at 14 h 55 min

      Il n’existe aucun rapport entre qualité d’un produit et monopole économique. L’époque de la cassette video en a été la meilleure illustration : VHS était le plus mauvais des formats (comparé à V2000 ou Betamax) avec la plus mauvaise qualité d’image, et c’est pourtant VHS qui a eu le monopole.

  4. 17 novembre 2013 at 17 h 46 min

    Le monopole de Microsoft m’est insupportable, mais la critique qui semble faire porter toute la responsabilité à Microsoft ne me semble pas pertinente pour progresser. Les utilisateurs, dont j’ai été, sont responsables. J’ai été confronté à la formation de secrétaires de direction avec Word 2 pour DOS. Le logiciel devait être conçu pour des rédacteurs de Microsoft mais pas pour des secrétaires françaises. La liste des styles prédéfinis était impressionnante et adaptée à la structure de beaucoup de documents courants (sauf aux tableaux), mais c’était un changement de paradigme pour les secrétaires. Pas étonnant que pour vendre le marketing de Microsoft ait poussé à réduire la liste des styles, à faciliter les surcharges locales et à masquer les concepts par une gangue d’accès facile destinée aux bricoleurs. Dommage que beaucoup de formateurs et d’enseignants se soient contentés de former à l’usage des barres d’outils pour enseigner le bricolage avec les concepts de la machine à écrire ou du logiciel français Textor. Ce même défaut se rencontre encore avec beaucoup de logiciels de rédaction, y compris dans les CMS ou la documentation de logiciels considérés comme meilleurs. Rejeter l’outil n’est pas la garantie que l’apprentissage devienne adapté au métier de la rédaction avec un ordinateur. Il faudrait former aux concepts et les expérimenter avec plusieurs des familles d’outils de rédaction.

  5. Cornu
    19 novembre 2013 at 21 h 27 min

    Très bon article ! j’ai remarqué 2 petites erreurs de frappe:

    §11 ligne 4, « l’ordinateur Macintosh et Lisa » au lieu de « l’ordinateur Lisa et Macintosh ».
    §14 ligne 2, « Steve Jobs » au lieu de « Steve Job »

    Cordialement,

    • rboulle
      22 novembre 2013 at 6 h 57 min

      Corrigé, merci.

  6. RL
    19 novembre 2013 at 21 h 52 min

    L’enseignement n’est pas le seul secteur touché en France.
    Actuellement, les hopitaux sont « victimes consentantes » des pratiques commerciales de Microsoft.
    Les suites bureautiques sont un coût non négligeable pour un hopital . Les licences Microsoft sont quasi obligatoires puisque les logiciels professionnels (il existe assez peu de logiciels spécialisés sur les dossiers médicaux de patients, je ne peux trouver de mémoire que 5 ou 6 acteurs d’ampleur nationales) sont interfacés avec les outils Office. Vous avez un dossier patient avec un logiciel que vous avez choisi, suite à un appel d’offre conforme aux marchés publics, mais si vous cliquez sur « envoyer un courrier au patient », ca ne marche que si vous avez M$ Word. Bref. Passons.
    Malgré cela, certains hopitaux se sont dit « oui, mais si nous passions quand même sous Libre Office ? Après tout, les informaticiens embauchés par les hopitaux ne sont pas neuneus, ils sont en général adeptes du libre, ils peuvent écrire les interfaces nécessaires ou, à la limite, faire appel aux éditeurs pour que celles-ci soient développées. Si on est beaucoup, ca vaut le coup ».
    Pour contre carrer cette idée saugrenue, Microsoft a trouvé l’arme imparable : l’accord AGIH.
    Mené par l’Assistance Publique des Hopitaux de MArseilles, cet accord a un argument imparable.
    Pour moins de 90€ par machine et par an, vous pouvez utiliser, pour l’ensemble de votre hopital, l’ensemble des produits microsoft (*à deux trois virgules près). C’est à dire non seulement la suite office y compris son très populaire Outlook mais également tous les serveurs : 2003, 2008, SQLSERVER, EXCHANGE etc… qui deviennent, virtuellement « gratuits ». Du moins aux yeux des décideurs.
    Je travaille pour un hopital qui a fait ce choix. Microsoft RDS a ainsi remplacé Citrix (je ne crédite pas la politique commerciale de citrix, mais face à un concurrent, même s’il était libre, le gratuit « simple » est facile). Je dirige le service informatique, je peux donc préconiser du libre quand c’est possible, mais face à un millier d’utilisateurs qui ne jurent que par Word et Exchange, le combat est perdu d’avance. Nous avons des tablettes, des PC sous Windows 7, M$ Office en suite bureautique.
    Ma seule -petite- victoire : un jour, microsoft nous a envoyé un mail en disant « vos employés peuvent acquérir la suite bureautique microsoft pour leur usage personnel pour moins de 30 euros (je crois que ca vaut dans les 150 euros prix public TTC). Diffusez l’info ! » . Je n’ai pas diffusé l’info, j’ai dit à ma direction que je ne me sentais pas payé pour faire la pub de Microsoft, et heureusement ma direction a suivi. Je sais que ce n’est pas le cas dans d’autres hopitaux.
    Bref, au final, la santé a été complêtement microsoftisée. J’ai quelques serveurs linux qui trainent, mais ce n’est pas la gloire. Je pense qu’il est temps que nos gouvernements prennent une position claire sur le sujet car après tout, l’information de santé est sensible. Nous traitons des patients psychiatriques, toxicos, qui ont le sida, le cancer… qui a envie de donner ses informations à Microsoft ?
    On parle beaucoup de l’éducation Nationale. C’est vrai, c’est l’avenir, nos « chères tetes blondes » !
    Mais il serait temps de s’intéresser à ce qui se passe ailleurs, dans l’administration….

  7. pol_w
    23 novembre 2013 at 19 h 17 min

    s/dans un ficher/dans un fichier/

  8. 6 décembre 2013 at 17 h 59 min

    J’ai longtemps utilisé Open Office et libre Office, qui sont la référence du libre, masi récemment je suis passé sous, word, pour plusieurs raisons, les logiciels libre ne sont pas forcément mieux pensés, j’ai des .odt d’une centaine de page, avec des image et le logiciel lague comme aps possible alors que le même sous word passe tranquillement, je pense que si personne ne souhaite réellement passer sous des solutions libre c’est qu’elle ne sont pas au niveaux technique/présentation/performance de Word. Après je susi entièrement d’accord qu’il faut créer un format de fichier texte libre, et lisible correctement par tous, mais à l’heure actuelle les solutions libre sous Windows ne sont aps a la hauteur de Word…